La bronchite spastique est une forme particulière de bronchite, caractérisée par un phénomène de spasticité bronchique (= contraction réflexe anormale des bronches provoquant un spasme). La bronchite spastique survient essentiellement chez des personnes fragilisées, par une maladie ou par l'âge.
La bronchite spastique en lien avec l'asthme
La bronchite spastique est l'une des manifestations aiguës de l'asthme, caractéristique de la crise d'asthme.
Attention : elle ne doit pas être confondue avec la bronchite asthmatiforme qui est une bronchite ressemblant à une crise d'asthme mais sans lien avec la maladie de l'asthme.
Chez la personne âgée, elle est liée au vieillissement et à certaines pathologies chroniques.
Bon à savoir : la bronchite spastique obstructive est souvent confondue avec une bronchiolite chez le jeune enfant.
Bronchite spastique ou bronchite asthmatiforme ?
La bronchite spastique est une bronchite aiguë associée à un phénomène particulier appelé la spasticité bronchique.
La spasticité bronchique correspond à une contraction réflexe (donc involontaire) des muscles lisses entourant les bronches. Cette contraction provoque une contraction anormale des bronches au cours du cycle respiratoire. Cette contraction anormale est nommée le bronchospasme, qui est l'un des symptômes clés de la crise d'asthme.
La bronchite spastique est donc une forme particulière de bronchite aiguë qui survient chez le sujet asthmatique, en particulier chez l'enfant. Son origine est radicalement différente de la bronchite asthmatiforme, même si les symptômes sont proches. La bronchite asthmatiforme survient chez les sujets non asthmatiques.
La bronchite spastique du patient asthmatique
Les symptômes de la bronchite spastique sont essentiellement :
- des difficultés respiratoires plus ou moins importantes (dyspnée) ;
- une respiration sifflante ;
- une toux sèche ou grasse ;
- un bronchospasme.
Remarque : la bronchite spastique peut être à l'origine de la découverte de l'asthme chez l'enfant, mais aussi d'autres maladies respiratoires, comme la mucoviscidose ; l'enfant présente alors des symptômes de bronchite spastique, qui incitent le médecin à rechercher la cause de la maladie et à prescrire les examens complémentaires appropriés.
Chez l'enfant asthmatique, les bronches sont hypersensibles et l'inflammation aiguë provoque un spasme (le bronchospasme) et un œdème. Le bronchospasme et l'œdème sont à l'origine des difficultés respiratoires observées lors de la crise d'asthme. L'inflammation des bronches ayant déclenché la bronchite spastique peut avoir plusieurs origines :
- un agent infectieux, viral ou bactérien ;
- l'exposition à des allergènes dans le cas de l'asthme allergique ;
- l'exposition à un agent irritant (tabac, fumée, produit chimique, ...) ;
- l'effort physique ;
- le froid.
Article
La bronchite spastique chez la personne âgée
La bronchite spastique chez la personne âgée résulte de la combinaison du vieillissement et de l'évolution des maladies respiratoires chroniques (l'asthme, la BPCO au stade de l'hyper-réactivité bronchique, la bronchectasie, etc.).
La bronchite spastique de la personne âgée se caractérise par le syndrome de spasticité bronchique réversible (SSBR).
Remarque : ce syndrome se présente sous la même forme, quelle que soit la maladie respiratoire chronique de la personne âgée.
Le syndrome de spasticité bronchique réversible (SSBR)
Le syndrome de spasticité bronchique réversible (SSBR) correspond à une décompensation de la régulation du diamètre des bronches (le diamètre des bronches n'est plus régulé normalement). S'il n'est pas pris en charge, le SSBR peut évoluer vers la décompensation respiratoire (incapacité des poumons à assurer la fonction respiratoire normale)
Il résulte de la combinaison de 3 phénomènes :
- le vieillissement progressif des bronches :
- la diminution du diamètre des petites bronches,
- l'apparition de troubles de la régulation du diamètre des bronches liés au vieillissement des terminaisons nerveuses du système nerveux autonome ;
- l'évolution des maladies bronchopulmonaires chroniques ou d'autres maladies chroniques :
- l'emphysème pulmonaire,
- la bronchite chronique,
- la BPCO,
- la bronchectasie,
- l'asthme,
- certaines pathologies cardiaques,
- le reflux gastro-œsophagien ;
- la survenue de facteurs déclencheurs du SSBR :
- la survenue d'infections bronchopulmonaires d'origine virale ou bactérienne (bronchites aiguës, pneumopathies, sinusites chroniques, COVID-19, etc.),
- la prise de certains médicaments : les béta-bloquants, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, l'aspirine, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion.
Les symptômes de la bronchite spastique chez la personne âgée
Les symptômes classiques de la bronchite spastique chez la personne âgée sont :
- Une dyspnée (respiration anormale et difficile) s'installe et s'aggrave progressivement. Elle est souvent détectée tardivement, car le patient sous-estime souvent sa gêne respiratoire. Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) confirment la dyspnée et démontrent l'existence d'un trouble obstructif.
- Une toux généralement grasse.
- Des expectorations chroniques en quantité importante.
Un diagnostic souvent tardif
Les EFR constituent l'examen déterminant pour ce diagnostic. Reste que le diagnostic de bronchite spastique est souvent posé tardivement chez la personne âgée. En raison de cette insuffisance de diagnostic, le SSBR est rarement traité, alors qu'il peut avoir des complications graves.
En effet, sans traitement, le SSBR évolue vers l'insuffisance respiratoire aiguë et/ou l'insuffisance cardiaque.
Prise en charge de la bronchite spastique chez la personne âgée
La bronchite spastique de la personne âgée requiert une prise en charge médicale sur le long terme, comprenant plusieurs aspects :
- Le traitement des facteurs déclencheurs est primordial. Les infections bronchopulmonaires doivent être détectées et traitées. La nécessité de poursuivre la prise de certains médicaments déclencheurs de SSBR doit être ré-évaluée au cas par cas.
- Un traitement médicamenteux spécifique peut être mis en place :
- des bronchodilatateurs inhalés : béta-2-mimétiques mais surtout anticholinergiques,
- des corticoïdes par voie orale lors des épisodes aigus ;
Bon à savoir : en cas de COVID-19, la prise en charge est particulière (elle nécessite une intervention rapide en cas d'aggravation des symptômes) et il ne faut surtout pas prendre de corticoïdes ou d'anti-inflammatoires sans avis médical.
- Des séances de kinésithérapie respiratoire sont prescrites dans le cadre d'un programme personnalisé de rééducation respiratoire du patient.
Aussi dans la rubrique :
Comprendre la bronchite
Sommaire
- Deux grands types de bronchite
- Origines d’une bronchite
- Prévalence d'une bronchite
- Durée d’une bronchite