Bronchiolite chez l'adulte

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Contrairement aux bronchiolites de l'enfant qui sont des pathologies aiguës, les bronchiolites de l'adulte sont des maladies chroniques. Les symptômes sont variés, de même que les causes et les contextes d'apparition de la maladie. Ces formes chroniques de bronchiolite peuvent évoluer dans certains cas vers une insuffisance respiratoire.

Les bronchiolites chroniques de l'adulte

Les bronchiolites sont des maladies inflammatoires des bronchioles dont les symptômes se développent progressivement sur plusieurs semaines. Les deux symptômes principaux sont la toux et la dyspnée (respiration difficile).

Pour établir le diagnostic de ces bronchiolites, les médecins ont recours au scanner thoracique et à la biopsie pulmonaire chirurgicale. Certains contextes permettent d'orienter rapidement le diagnostic :

  • patient atteint de polyarthrite rhumatoïde ;
  • patient ayant eu une transplantation pulmonaire ou une greffe de moelle osseuse ;
  • patient ayant inhalé des composés toxiques.

Le traitement des bronchiolites de l'adulte varie en fonction de la forme et du contexte. Les formes obstructives graves requièrent en général l'administration de corticoïdes et d'immunosuppresseurs, mais l'efficacité de ces traitements est limitée dans ces maladies. Le développement des inhibiteurs spécifiques des cytokines pro-inflammatoires (médicaments ciblant les réactions inflammatoires) constituent une perspective de traitement prometteuse.

Il est par ailleurs possible de recourir à l'homéopathie avec, par exemple, en cas de toux suffocante, Ethyl sulfur dichloratum en 5 CH (5 granules jusqu'à 6 fois par jour jusqu'à l'amélioration) ou en cas d'atteinte de l'état général et d'aggravation Arsenicum album en 9 CH (5 granules 3 fois par jour, jusqu'à l'amélioration).

La bronchiolite oblitérante

La bronchiolite oblitérante est également appelée bronchiolite exsudative, bronchiolite proliférative ou encore bronchiolite constrictive.

Cette maladie est caractérisée par une inflammation associée à une fibrose (remplacement de tissu sain par un tissu cicatriciel) de la paroi des bronchioles. Au fur et à mesure de l'évolution de la maladie, le diamètre des bronchioles diminue, réduisant d'autant la ventilation pulmonaire.

Les causes de la bronchiolite oblitérante

La bronchiolite oblitérante peut succéder à une bronchiolite aiguë (complication rare de la bronchiolite aiguë du jeune enfant) ou se développer dans des contextes particuliers :

  • Suite à une transplantation pulmonaire : la bronchiolite est la principale cause d'échec à moyen terme de la greffe pulmonaire. Elle démontre l'existence d'un rejet chronique de la greffe.
  • Suite à une greffe de moelle osseuse : la bronchiolite est l'une des manifestations cliniques de la réaction du greffon contre l'hôte (une maladie qui s'observe dans environ 45 % des greffes allogéniques de moelle osseuse).
  • Suite à l'inhalation de fumées et de gaz toxiques.
  • Chez des personnes atteintes de maladies chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde.

Remarque : très rarement, aucune cause n'est retrouvée pour expliquer la survenue de la bronchiolite (forme dite idiopathique).

Les symptômes et le traitement de la bronchiolite oblitérante

Les symptômes de la bronchiolite oblitérante sont :

  • une dyspnée à l'effort (en homéopathie on la traite avec Blatta orientalis en 5 CH à raison de 5 granules 4 fois par jour) ;
  • une bronchorrhée (augmentation pathologique de la sécrétion de mucus par les bronches) ;
  • une bronchectasie à l'origine d'infections récidivantes (on a recours à Sulfur iodatumm en 15 CH en homéopathie) ;
  • des troubles de la ventilation, pas ou très peu réversibles, avec apparition tardive d'une hypoxémie (diminution de la quantité d'oxygène dans le sang).

Le traitement est basé sur des corticoïdes et des immunosuppresseurs qui permettent de stabiliser, voire d'améliorer l'état clinique du patient. L'évolution de la bronchiolite oblitérante est souvent le développement d'une insuffisance respiratoire qui peut nécessiter à terme une greffe de poumon.

La bronchiolite oblitérante avec pneumonie organisée

La bronchiolite oblitérante avec pneumonie organisée (BOOP) est une forme symptomatique de pneumonie organisée. Cette pathologie touche les bronchioles, mais aussi les canaux alvéolaires et les alvéoles.

Les patients atteints de BOOP

La BOOP peut s'observer :

  • suite à des épisodes infectieux (viraux ou bactériens) ;
  • suite à l'inhalation d'allergènes ;
  • sans cause identifiée (forme dite idiopathique).

La BOOP touche surtout des sujets âgés de 50 à 60 ans. Les symptômes sont :

  • une altération de l'état général avec amaigrissement et fièvre ;
  • une toux sèche ;
  • une dyspnée modérée ;
  • quelques râles crépitants (bruits respiratoires doux, de haute tonalité, en fin d'inspiration).

Le diagnostic et le traitement de la BOOP

Le diagnostic est établi par un scanner thoracique et par une biopsie pulmonaire chirurgicale. Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) montrent une diminution de la ventilation souvent accompagnée d'une hypoxémie (réduction de la quantité d'oxygène dans le sang).

Quelle que soit la cause de la BOOP, le traitement est basé sur :

  • Des corticoïdes à forte dose pendant 3 mois ou jusqu'à la disparition des symptômes. Puis les doses sont dégressives sur plusieurs mois.
  • Si les corticoïdes ne sont pas efficaces, des immunosuppresseurs et des antibiotiques (de la famille des macrolides) sont prescrits en complément.

Le traitement est en général plus efficace sur les formes idiopathiques que sur les formes secondaires (suites d'infections ou d'inhalations). La rechute est malheureusement fréquente à l'arrêt de la corticothérapie.

La bronchiolite respiratoire du fumeur

La bronchiolite respiratoire du fumeur est une pathologie très fréquente, qui résulte d'une inflammation et d'une fibrose des bronchioles. Elle concerne surtout les hommes entre 30 et 50 ans, qui sont principalement touchés.

Les causes

La maladie résulte de l'accumulation dans les bronchioles et les alvéoles de macrophages pigmentés (cellules immunitaires qui en temps normal ne sont pas pigmentées). Le taux de pigmentation cytoplasmique des macrophages et la présence de fibrose autour des bronchioles sont corrélés au nombre de paquets/années du fumeur.

La bronchiolite respiratoire du fumeur se met en place progressivement avec l'apparition d'une toux sèche persistante puis d'une dyspnée.

Détection et traitement

Le médecin peut détecter, à l'auscultation, des râles crépitants bilatéraux. Parmi les techniques utilisées, on note que la radiographie du thorax est normale dans 15 % des cas, ou que le sujet présente des épaississements des parois des bronches dans 75 % des cas. On peut aussi noter la présence d'opacités (60 % des cas) ou de nodules. Les EFR sont normales ou mettent en évidence un trouble de la ventilation.

Le principal axe de traitement est le sevrage tabagique qui permet souvent la guérison. Toutefois, si la maladie ne régresse pas significativement avec le sevrage tabagique, un traitement par des corticoïdes et/ou des immunosuppresseurs peut être instauré.

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