Kinésithérapie respiratoire et bronchiolite

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  Des séances de kinésithérapie respiratoire sont très souvent associées à la prise en charge des bronchiolites aigües du nourrisson. Le consensus médical recommande le recours à des techniques de désencombrement bronchique est fréquent, même si les études ne prouvent pas scientifiquement l'utilité de ces techniques. En outre, le kinésithérapeute a un rôle crucial dans l'éducation thérapeutique et dans la surveillance du nourrisson atteint de bronchiolite.

Kinésithérapie respiratoire et bronchiolite : les objectifs

Dans la bronchiolite aiguë, les symptômes de l'enfant sont le plus souvent liés à l'encombrement des voies aériennes. La kinésithérapie respiratoire vise à libérer les voies aériennes supérieures (nez, fosses nasales, bouche, pharynx et larynx) et inférieures (trachée, bronches, bronchioles, conduits et sacs alvéolaires, alvéoles) de l'enfant.

Par ailleurs, les séances quotidiennes de kinésithérapie respiratoire permettent la surveillance de l'évolution de la bronchiolite. Le kinésithérapeute peut à tout moment contacter le médecin pour modifier le traitement si l'état de l'enfant le nécessite.

Toutefois, la Société française de pédiatrie relève que la prise en charge par des kinés n’est plus recommandée par la HAS depuis 2019.

Les différentes techniques de kinésithérapie respiratoire

Les séances de kinésithérapie respiratoire sont prescrites par le médecin et doivent être débutées le plus rapidement possible. Le nombre de séances varie en fonction de l'état de l'enfant et peut être adapté selon l'évolution de son état de santé.

Bon à savoir : la loi n° 2021-502 du 26 avril 2021 prévoit pour les masseurs-kinésithérapeutes la possibilité d'adapter et de renouveler les prescriptions médicales initiales d'actes de kinésithérapie datant de moins d'un an, et de prescrire des « produits de santé », dont la liste sera fixée par arrêté.

Avant de débuter la séance, le kinésithérapeute interroge les parents sur l'état de l'enfant :

  • ses antécédents de bronchiolite ou d'autres maladies ;
  • son état général ;
  • ses symptômes ;
  • son alimentation ;
  • son traitement.

Il analyse ensuite la respiration de l'enfant. Enfin, il rassure les parents et l'enfant.

Au cours de la séance proprement dite, le kinésithérapeute utilise successivement plusieurs techniques :

  • le désencombrement des voies aériennes supérieures ;
  • le désencombrement bronchique ;
  • la toux provoquée.

Le désencombrement des voies aériennes supérieures

Le désencombrement des voies aériennes supérieures consiste à désobstruer ou laver le nez et les fosses nasales grâce à l'instillation de sérum physiologique. Le protocole du lavage de nez peut être montré aux parents pour qu'ils puissent le reproduire à la maison plusieurs fois par jour, surtout avant les repas et les couchers.

Le protocole du lavage de nez est le suivant :

  1. Bien se placer pour pouvoir maintenir l'enfant pendant le lavage.
  2. Allonger l'enfant sur le dos en amenant la tête sur le côté.
  3. Introduire dans la narine supérieure la pipette de sérum physiologique.
  4. Instiller le sérum en une seule et longue pression.
  5. Boucher la narine supérieure avec le doigt : les mucosités sont expulsées par l'autre narine. Si besoin, répéter cette technique sur l'autre narine.
  6. Répéter ce lavage entre 6 et 8 fois par jour.

Cette technique est reprise en dessins par la HAS.

Il est possible, une demi-heure avant la séance, d'appliquer sur le thorax 8 gouttes d'un complexe d'aromathérapie contenant les huiles essentielles d'hysope (Hyssopus off ssp decumbens 4 ml), de bois de rose (2 ml), de tanaisie annuelle (1 ml), de khella (Ammi visnaga 0,5 ml), d’inule odorante (Inula graveolens 0,5 ml) et 30 ml d'huile d'amande douce. Cette application peut être renouvelée 6 fois par jour, avant chaque lavage de nez.

À noter : le kinésithérapeute peut aussi moucher l'enfant par la technique dite rhinopharyngée rétrograde. Pour cela, il maintient la bouche de l'enfant fermée en fin d'expiration, ce qui provoque une inspiration nasale qui entraîne les sécrétions vers le pharynx. Le kinésithérapeute recueille ensuite les sécrétions.

Le désencombrement bronchique

La technique recommandée par le corps médical depuis 1994 est la méthode d'accélération du flux expiratoire dont l'abréviation est AFE. Son but est de mobiliser, d'entraîner et d'évacuer les sécrétions de la trachée et des bronches.

Le kinésithérapeute place une main au niveau du thorax et l'autre main au niveau de l'abdomen. Il exerce des pressions manuelles entraînant une expiration lente et dirigée, qui permet d'amener les sécrétions depuis les bronches vers la trachée.

Cette manœuvre est répétée 5 à 10 fois avec un temps de repos entre chaque, pour provoquer la toux et favoriser l'expectoration. Souvent impressionnante pour les parents, cette technique désencombre les bronches et améliore la respiration de l'enfant.

La toux provoquée

Après le désencombrement, lorsque les sécrétions sont remontées au niveau de la trachée, le kinésithérapeute utilise la technique de la toux provoquée. A la fin d'une inspiration, un appui sur la face antérieure de la trachée déclenche le réflexe de toux et l'expectoration.

Bon à savoir : cette technique n'est plus utile dès que l'enfant est en âge de tousser à la demande.

La technique du clapping

Le clapping ou technique des percussions manuelles est une technique qui vise à décoller puis à remonter les sécrétions bronchiques. Les percussions peuvent être associées au drainage de posture : le nourrisson est placé dans diverses positions, parfois la tête en bas.

Attention : cette méthode très controversée en raison de ses potentiels effets secondaires n'est plus utilisée en France depuis 1994. En revanche, elle reste pratiquée couramment dans les pays anglo-saxons.

Utilité de la kinésithérapie respiratoire en cas de bronchiolite

La kinésithérapie respiratoire fait partie du traitement de plus de 80 % des cas de bronchiolite. Les techniques utilisées privilégient le désencombrement des voies aériennes tout en prenant en compte les particularités des bronches du nourrisson. Chez le nourrisson, les bronches sont en effet plus étroites et très riches en cellules qui produisent du mucus.

Bon à savoir : chez les enfants hospitalisés qui présentent des formes sévères de bronchiolite, la kinésithérapie respiratoire semble peu efficace. En revanche, la kinésithérapie respiratoire permet une nette amélioration de l'état clinique des nourrissons atteints des formes bénignes les plus courantes. De plus, le kinésithérapeute joue un rôle majeur dans la surveillance clinique des nourrissons et dans l'éducation des familles. 

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