Mucoviscidose

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Parmi les maladies des poumons les plus connues, on compte notamment la pneumonie, la pleurésie ou l'embolie pulmonaire. Mais il en existe une classée dans les maladies rares : la mucoviscidose.

Mucoviscidose : une maladie des poumons rare

Bien que la mucoviscidose (ou fibrose kystique) soit une maladie des poumons rare (on parle de maladie orpheline), elle reste l'une des maladies génétiques héréditaires parmi les plus fréquentes.

En effet, elle concerne chaque année 200 nouveau-nés rien qu'en France (un enfant sur 4 250, soit un tous les 3 jours) et 7 743 personnes vivaient en 2022 avec cette maladie. Plus de 50 % des malades sont âgés de plus de 18 ans. L'âge moyen des patients est en hausse et atteint 25,2 ans contre 19 ans il y a dix ans (source : bilan 2022 de l’association Vaincre la mucoviscidose).

Bon à savoir : la mucoviscidose fait partie des maladies systématiquement dépistées à la naissance.

Cette pneumopathie évolue de la manière suivante :

  • Elle entraîne une déshydratation des tissus touchés, à savoir les intestins et surtout les poumons (cela est dû à une mutation du gène codant la protéine CFTR – Cystic fibrosis transmembrane conductance regulator – impliquée dans l’échange d’ions chlorure et qui permet le passage de l'eau à travers les tissus).
  • En réponse à cette déshydratation excessive, l'organisme va réagir en entraînant une surproduction de mucus.
  • Le mucus va emprisonner les bactéries, ce qui favorise la survenue d'infections et d'inflammations responsables, à terme, du décès du patient.

Cette maladie des poumons est systématiquement mortelle. Même si l'espérance de vie des malades est passée de 7 ans en 1965 à une quarantaine d'années aujourd'hui (40,8 ans en 2022), elle ne peut toujours pas être définitivement soignée.

Symptômes de la mucoviscidose

La mucoviscidose fait son apparition dès l'enfance. Elle se traduit initialement par des troubles digestifs (intestinaux avec des complications digestives) et des atteintes pulmonaires.

Par la suite, au début de l'adolescence, des troubles hépatiques (deuxième cause de décès après les atteintes pulmonaires) et des troubles pancréatiques surviennent, accompagnés d'un diabète notamment.

À noter : la santé mentale des patients tend à se dégrader (9,5 % des patients étaient suivis pour dépression en 2022, contre 8,8 % l'année d'avant).

Traitement de la mucoviscidose

Le traitement de la mucoviscidose ne permet pas de soigner la maladie, mais de retarder la mort des patients. Il s'agit d'une prise en charge extrêmement contraignante, car très lourde et difficile à vivre aussi bien pour le patient que pour son entourage. En effet, chaque jour, les patients doivent :

  • prendre des médicaments ;
  • aspirer des aérosols ;
  • suivre des séances de kinésithérapie respiratoire, etc.

L'ensemble de ces traitements nécessite 2 à 3 heures de soins chaque jour. En cas de surinfection, ce qui n'est pas rare, les séances de traitements quotidiennes peuvent durer 6 heures. Il s'agit de lutter contre les infections afin d'éviter des complications fatales.

Bon à savoir : dans le cadre de l'épidémie de COVID-19, les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire telles que la mucoviscidose sont particulièrement à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2.

Une autre solution existe : la transplantation pulmonaire, soit une greffe de poumons. Néanmoins, seuls 15 % des poumons prélevés sont greffés, soit environ 100 chaque année, sachant que le tissu pulmonaire est particulièrement fragile.

Par la suite, on observe de nombreuses comorbidités. Le diabète est notamment présent chez 69 % des personnes ayant subi une transplantation, l’ostéopénie/ostéoporose chez 55,3 % et les cancers chez 8 %. Ces patients représentent les trois quarts des décès liés à la maladie.

Source : bilan 2022 de l’association Vaincre la mucoviscidose.

Recherches sur la mucoviscidose

La recherche pour traiter la mucoviscidose est parmi l'une des plus actives au sein des maladies rares. Voici les résultats les plus probants obtenus sur cette maladie :

  • Les importants moyens mis en œuvre donnent des résultats puisqu'un médicament a récemment vu le jour : le VX 770 du laboratoire américain Vertex qui donne de très bons résultats. Malheureusement, ce traitement ne concerne que 1 à 4 % des patients, ceux qui sont atteints par une forme spéciale de mucoviscidose (l'une des 2 000 mutations possibles), et non les 70 % de malades victimes de la mutation ΔF508.
  • Par ailleurs, un nouveau traitement par voie orale a également vu le jour ces dernières années : l'Ivacaftor. Ce médicament permet une amélioration durable des fonctions pulmonaires tout en améliorant les symptômes annexes. Là encore, ce traitement ne concerne que des patients porteurs d'une mutation rare (mutation G551D) qui ne touche que 5 % des malades.
  • Également, une équipe française a récemment découvert quelles molécules agissaient sur la protéine CFTR (Cystic fibrosis transmembrane conductance regulator). En les modifiant, les chercheurs sont parvenus à refaire fonctionner correctement la protéine qui a de nouveau permis le passage de l'eau à travers les tissus. Ces avancées ont débouché sur un nouveau traitement médicamenteux associant l'ivacaftor (potentiateur de CFTR), Kalydeco®, au lumacaftor, un correcteur de CFTR, (Orkambi®).
  • L'association de l'ivacaftor avec le tézacaftor (un nouveau correcteur de CFTR) ont permis de démontrer son efficacité et sa bonne tolérance jusqu'à 120 semaines (2,5 ans) chez les patients de 12 ans ou plus porteurs de la mutation F508del. L’utilisation à long terme du traitement semble donc associée à des bénéfices durables et une réduction du déclin de la fonction pulmonaire (réduction de la fréquence des complications et de la mortalité, moins de recours à la transplantation pulmonaire et amélioration du statut nutritionnel sur 24 semaines).
  • De nombreuses autres molécules sont également testées :
    • nouveaux potentiateurs et correcteurs ;
    • molécules repositionnées (utilisées pour d’autres pathologies, mais pouvant se révéler efficaces contre la mucoviscidose) : le miglustat, la roscovitine ou le riociguat ;
    • molécules qui ciblent la réparation de l’ARNm.

Ces traitements doivent permettre de pouvoir traiter plus tôt les malades et les recherches visent à améliorer leur efficacité et leur tolérance.

Deux traitements sont remboursés à 100 % par la Sécurité sociale. Il s'agit de Kaftrio® et Symkevi®  qui agissent sur la protéine CFTR et qui, en association avec le Kalydeco®, pourront être utilisés chez certains patients âgés de 6 ans et plus (depuis le 29 mars 2022).

En novembre 2023, la HAS a autorisé la combinaison Kaftrio® Kalydeco® chez les enfants âgés de 2 à 6 ans, lorsqu'ils sont hétérozygotes pour la mutation F508del du gène CFTR. Elle a également élargi l’accès à cette combinaison thérapeutique pour ceux âgés de 6 ans et plus porteurs de l’une de 177 mutations considérées comme répondeuses au traitement.

Ainsi, 72 % de la population pourront bénéficier de Kaftrio® [- Kalydeco®], soit environ 5 500 patients, indique l'association Vaincre le Mucoviscidose (les 28 % restants ne peuvent encore bénéficier de l’association thérapeutique en raison de leur profil génétique ou du fait qu’ils sont greffés ou qu’ils ont moins de deux ans).

Cette association de médicaments permettrait aux patients de mieux respirer, d'être moins souvent malades et de reprendre du poids. Selon les premières études, des améliorations étaient observées dès le 15e jour de traitement, et après 24 semaines, l'indice de clairance pulmonaire est amélioré de 2,29 points et le volume expiratoire maximal par seconde de 9,5 points.

Important : de nouveaux traitements anti-infectieux (ALX-009), mucolytiques et anti-inflammatoires (Anabasum et Acebilustat notamment) sont également en cours de développement.

La trithérapie protéique Kaftrio® (combinaison d'ivacaftor/tézacaftor/élexacaftor) est délivré sous forme de comprimés à vie. Elle réduit les effets de la maladie, notamment les affections pulmonaires. Le recours à la greffe ainsi qu'aux thérapeutiques à visée respiratoire est diminué.

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