Bronchite chez la femme enceinte

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Femme enceinte byryo / Getty

La femme enceinte peut être exposée au risque de bronchite aiguë, surtout en période hivernale. Si elle est atteinte d'une maladie respiratoire chronique comme l'asthme, elle présente un risque accru de bronchite aiguë. Au cours de la grossesse, le système immunitaire de la mère s'affaiblit et elle devient plus vulnérable aux infections comme la bronchite.

Même si l'infection est en apparence bénigne, en cas de bronchite chez la femme enceinte, un certain nombre de précautions sont nécessaires pour éviter d'éventuelles complications pour la mère et le fœtus.

Bronchite femme enceinte : le contexte

Détecter la bronchite

La bronchite aiguë est une infection le plus souvent d'origine virale. Elle est en général bénigne et guérit spontanément en 2 à 3 semaines. Elle se caractérise par une toux sèche qui devient progressivement grasse avec des expectorations de couleur variable.

La grossesse provoque chez la mère un état d'immunodépression naturel, sans gravité, mais qui augmente le risque pour la mère de contracter des infections, notamment au cours de la période hivernale. La femme enceinte présente donc un risque accru de faire une bronchite aiguë au cours de l'hiver. La désinfection des mains est un moyen de prévention efficace pour limiter le risque d'infection : un simple lavage à l'eau et au savon ; avec des solutés hydroalcooliques notamment lors des déplacements.

Remarque : devant des symptômes de bronchite (toux sèche ou grasse, expectorations, légère fièvre), il est souvent préférable de consulter un médecin pour s'assurer qu'il s'agit bien d'une bronchite virale et pas d'une infection bactérienne (bronchite, pneumonie, otite, angine), nécessitant une prise en charge médicamenteuse.

Quand consulter ?

La toux associée à la bronchite ne présente pas de facteurs de risque pour la mère et pour le fœtus, lorsque la grossesse se déroule sans problème. La toux en elle-même ne provoque pas de contractions. 

Il est cependant impératif de consulter un médecin dans un certain nombre de contextes :

  • Si des signes respiratoires (gêne respiratoire, essoufflement important, respiration rapide et sifflante) apparaissent, une prise en charge est nécessaire. Il est fondamental que le fœtus ait des apports en oxygène suffisants
  • Si des symptômes d'infection ou de surinfection bactérienne (fièvre élevée, maux de gorge, douleurs à l'oreille, etc.) apparaissent, le risque de complication doit être écarté et un traitement mis en place. Le risque de complication de la bronchite est accru chez la femme enceinte en raison de son immunodépression physiologique.
  • Si les symptômes de la bronchite ne s'améliorent pas en quelques jours, ou au contraire s'ils s'aggravent, une prise en charge est nécessaire. Le risque de bronchite asthmatiforme est par exemple plus élevé chez la femme enceinte.

Bon à savoir : d'une manière générale, toute fièvre chez la femme enceinte doit amener à consulter un médecin pour s'assurer de l'origine de la fièvre et prévenir tout risque de transmission de l'agent infectieux au fœtus. 

Traitement de la bronchite aiguë chez la femme enceinte

L'automédication chez la femme enceinte doit être limitée au maximum pour éviter la prise de médicaments contre-indiqués au cours de la grossesse et potentiellement dangereux pour le fœtus :

  • Certains sirops contre la toux, en vente libre, sont notamment déconseillés voire contre-indiqués chez la femme enceinte ;
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène et dérivés) sont formellement contre-indiqués au cours de la grossesse.

La prise de paracétamol aux doses habituelles (1 g toutes les 6 heures) est en revanche possible tout au long de la grossesse. Toutefois, « de plus en plus de recherches épidémiologiques et expérimentales suggèrent que l'exposition prénatale au paracétamol pourrait altérer le développement fœtal », indiquent la Food and Drug Agency et l'Agence européenne du médicament, bien qu'elles recommandent son utilisation étant donné l'absence d'alternatives chez la femme enceinte. Il est donc indispensable de signaler sa grossesse au pharmacien lors de l'achat de médicaments en vente libre.

À noter : suite aux dispositions du décret n° 2017-550 du 14 avril 2017, des pictogrammes « femmes enceintes » sont apposés sur les boîtes de médicaments à risque fœtotoxique ou tératogène depuis le 17 octobre 2017. Le pictogramme avec un cercle rouge barré et une silhouette de femme enceinte à l'intérieur correspond à une interdiction totale d'utiliser le médicament pendant tout ou partie de la grossesse. Le pictogramme avec un triangle rouge et une silhouette de femme enceinte recommande de ne pas utiliser un médicament pendant la grossesse, sauf en l'absence d'alternative thérapeutique.

Parmi les médecines douces, l'homéopathie est particulièrement recommandée chez la femme enceinte en cas de bronchite aiguë, en complément d'un éventuel traitement médicamenteux, car elle est complètement sans risque pour la mère et le fœtus, au contraire des huiles essentielles contre-indiquées pendant la grossesse.  La phytothérapie doit être prise avec précautions, certaines plantes étant déconseillées chez la femme enceinte. 

Pour limiter le risque d'erreur de diagnostic ou de complications, il est préférable de consulter le médecin qui pourra prescrire des médicaments adaptés et compatibles avec la grossesse :

  • des antibiotiques si l'infection est d'origine bactérienne ;
  • des bronchodilatateurs en cas de signes respiratoires pour maintenir l'apport en oxygène au fœtus. 

Cas de la femme enceinte atteinte de bronchite chronique

Les femmes atteintes de certaines maladies respiratoires chroniques (asthme, mucoviscidose par exemple) peuvent mener une grossesse normale. Toutefois, certaines précautions sont prises pour suivre l'état de leur maladie respiratoire tout au long de la grossesse.

Dans le cas de l'asthme, il doit être régulièrement contrôlé au cours de la grossesse :

  • Une réévaluation de l'asthme et du traitement est importante en début de grossesse.
  • La femme enceinte doit respecter scrupuleusement son traitement de fond.
  • Chaque crise d'asthme doit impérativement être traitée pour éviter tout manque d'oxygène pour le fœtus.

Les médicaments prescrits dans le traitement de fond et de crise de l'asthme sont pour la plupart compatibles avec la grossesse. La femme enceinte asthmatique est plus sensible au risque de bronchite et de grippe, infections qui peuvent elles-mêmes déclencher des crises d'asthme.

Par ailleurs, les symptômes d'une aggravation de l'asthme peuvent être confondus avec ceux d'une bronchite ou d'une pneumopathie. Il est donc nécessaire de consulter le médecin dès l'apparition d'un symptôme respiratoire :

  • pour évaluer la fonction respiratoire et faire le point sur l'asthme ;
  • pour détecter et traiter toute infection éventuelle.

Dans le cas de la mucoviscidose, la surveillance de la fonction respiratoire est accrue pour s'assurer d'un bon apport en oxygène pour le fœtus. Tout épisode de bronchite est immédiatement pris en charge par l'équipe médicale.

Concernant la bronchite chronique du fumeur, les femmes enceintes fumeuses sont fortement incitées à arrêter le tabac avant la grossesse. Le tabagisme entraîne des risques de complications de la grossesse et de troubles du développement du fœtus. L'arrêt du tabac avant ou dès le début de la grossesse permet la plupart du temps de limiter les symptômes de la bronchite chronique.

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