Symptômes de la bronchiolite

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La bronchiolite aiguë du jeune enfant débute généralement par des symptômes de rhume, avant d'évoluer vers une bronchiolite en quelques jours. Les symptômes de la bronchiolite associent des symptômes de la sphère ORL à des symptômes respiratoires.

Les symptômes de la bronchiolite : présentation

Les signes avant-coureurs de la bronchiolite

Les premiers signes de l'infection sont des symptômes ORL proches de ceux d'un simple rhume ou d'une rhinopharyngite :

  • rhinite, toux sèche ;
  • obstruction nasale variable selon l'âge ;
  • peu ou pas de fièvre.

Cette infection peut rester sous la forme d'une rhinopharyngite accompagnée ou non d'une bronchite.

Remarque : dans 20 % des cas, elle précède de 24 à 72 heures la bronchiolite.

En période d'épidémie, les signes ORL doivent inciter les parents à surveiller étroitement l'évolution de l'état de l'enfant, surtout chez les enfants fragiles.

Lorsque la bronchiolite est là...

Lorsque la bronchiolite est déclarée, les symptômes principaux deviennent respiratoires. Selon les cas, ces symptômes sont plus ou moins importants :

  • La respiration du nourrisson devient plus rapide et saccadée : on parle de dyspnée avec polypnée à prédominance expiratoire.
  • L'expiration s'allonge par rapport à l'inspiration. L'expiration est dite active, poussée, freinée ; elle devient plus ou moins bruyante, grésillante ou sifflante.
  • Dans certains cas, les symptômes respiratoires vont jusqu'à une distension thoracique et des tirages. La distension du thorax peut être localisée au niveau des côtes ou des épaules. Les tirages correspondent à des signes de lutte, qui se manifestent notamment par des battements des ailes du nez. Ces signes sont proportionnels au degré d'obstruction des voies respiratoires.

Ces symptômes respiratoires altèrent l'état général de l'enfant, en particulier l'alimentation et le sommeil. Le risque de fausse route augmente avec la polypnée. Les troubles de déglutition contribuent au ballonnement intestinal qui aggrave les difficultés respiratoires.

Le diagnostic de la bronchiolite

Le diagnostic de la bronchiolite s'établit lors de la consultation chez le médecin. Ce dernier peut noter un certain nombre de « bruits » respiratoires caractéristiques (appelés crépitants, sous-crépitants, râles bronchiques ou encore sibilances). Les râles bronchiques et les sibilances peuvent être entendus à distance : ce phénomène est appelé le wheezing.

À noter : dans les formes sévères avec distension thoracique, l'auscultation peut ne révéler aucun bruit et une radiographie du thorax peut alors être nécessaire.

L'oxymétrie (= mesure non invasive de la saturation en oxygène) apparaît comme un élément intéressant dans l'évaluation de la gravité de la bronchiolite du nourrisson. À l'hôpital, elle est un paramètre essentiel dans la surveillance des nourrissons, par exemple pour adapter le débit d'oxygène.

L'évolution de la bronchiolite

L'évolution au cours des premiers jours

Entre 2 et 4 jours après le début de l'infection, les symptômes de la bronchiolite sont à leur climax. Dans la majorité des cas, elle évolue vers la guérison en 3 à 4 semaines. Les signes d'obstruction durent entre 8 et 10 jours, alors que la toux peut persister pendant 15 jours.

Dans de rares cas, la bronchiolite évolue vers une forme sévère avec une détresse respiratoire nécessitant une hospitalisation. Le plus souvent, les formes graves concernent des enfants fragiles présentant des facteurs de risque (âge inférieur à 6 semaines, prématurés, maladie pulmonaire ou cardiaque).

Bon à savoir : la bronchiolite n'est quasiment jamais mortelle dans les pays occidentaux.

L'évolution à moyen terme

Dans la plupart des cas, la bronchiolite évolue vers la guérison en quelques jours. Cependant, dans 40 à 50 % des cas, une surinfection bactérienne vient s'ajouter à la bronchiolite virale. La bronchiolite fragilise l'épithélium respiratoire qui devient ainsi plus sensible aux infections.

Différentes bactéries peuvent être la cause de ces surinfections (Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae, Moraxella catarrhalis).

Des symptômes caractéristiques sont évocateurs d'une surinfection bactérienne :

  • fièvre élevée au-delà de 38,5°C ;
  • sécrétions bronchiques muco-purulentes ;
  • otite moyenne aiguë.

La survenue de ces symptômes au cours d'une bronchiolite doit amener les parents à consulter à nouveau le médecin traitant ou le pédiatre. Le médecin pourra éventuellement prescrire des examens complémentaires pour confirmer la surinfection :

  • radiographie du thorax pour détecter un possible foyer pulmonaire ;
  • prise de sang pour mettre en évidence l'infection (augmentation du taux de globules blancs).

Après quelques semaines

Le plus souvent, la bronchiolite aiguë reste sans gravité, ni séquelles. Dans certains cas, la bronchiolite évolue vers des formes plus complexes :

  • Les signes respiratoires peuvent persister au-delà de 2 à 3 semaines, notamment le wheezing.
  • Chez 25 à 60 % des nourrissons, la bronchiolite rechute à plusieurs reprises au cours des deux premières années de vie. A partir du troisième épisode, on évoque un asthme du nourrisson, souvent en rapport avec un terrain atopique.
  • Plus rarement, la bronchiolite aiguë peut laisser des séquelles : évolution vers une forme chronique, la bronchiolite oblitérante, ou développement de bronchectasie.

Détection d'une forme grave de bronchiolite

Pour les parents, il est fondamental de surveiller leur enfant pour détecter d'éventuels signes d'aggravation de la bronchiolite. Ces signes doivent impérativement amener à consulter à nouveau le médecin traitant ou le pédiatre :

  • refus d'alimentation ;
  • troubles digestifs (vomissements, diarrhées) ;
  • changement de comportement (bébé apathique ou au contraire très agité) ;
  • détérioration de l'état respiratoire ;
  • augmentation de la fièvre.

Même si beaucoup de parents viennent spontanément aux urgences lorsque leur enfant présente des signes de bronchiolite, la nécessité d'une hospitalisation reste assez rare et limitée à un certain nombre de critères (« seuls les enfants de moins de deux mois doivent consulter les urgences », rappelle la Société française de pédiatrie). Ces critères sont évalués par le médecin traitant ou le pédiatre, qui pourra prendre la décision de faire hospitaliser l'enfant si son état de santé le nécessite :

  • importante altération de l'état général ;
  • survenue d'apnée, présence de cyanose (= signe d'un sang moins oxygéné) au niveau des doigts, des lèvres ;
  • fréquence respiratoire élevée (supérieure à 60 cycles par minute) ;
  • modification du comportement (enfant mou) ;
  • enfant âgé de moins de 6 semaines ;
  • prématurité (naissance avant 34 semaines d'aménorrhée ou âge corrigé inférieur à 3 mois)
  • pathologie cardiaque ou pulmonaire ;
  • saturation en oxygène inférieure à 94 % au repos ou pendant la prise d'un biberon ;
  • déshydratation avec perte de poids de plus de 5 % et/ou troubles digestifs risquant de provoquer une déshydratation ;
  • prises alimentaires inférieures à la moitié des rations habituelles sur 3 repas consécutifs.

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2022, une personne qui se rend aux urgences sans être hospitalisée doit régler un « forfait patient urgences (FPU) » d’un montant de 19,61 €, ou un FPU minoré de 8,49 € (pour les affections de longue durée, les accidents du travail et les maladies professionnelles). Ce forfait ne concerne pas les nouveau-nés de moins d'un mois. Le FPU peut être pris en charge par la mutuelle (ou complémentaire santé).

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