Bronchite chez l'enfant

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La bronchite chez l'enfant peut se présenter sous deux formes principales :

  • Une bronchite aiguë, le plus souvent d'origine virale : peu de choses distinguent cette bronchite de celle de l'adulte en bonne santé, sauf chez les enfants fragiles ou avec des facteurs de risque. Cependant, le risque de complications reste supérieur à celui de l'adulte.
  • Une bronchite récidivante à tendance chronique, en lien avec :
    • des pathologies chroniques de l'enfant comme l'asthme ou la mucoviscidose,
    • des pathologies aiguës bactériennes.

Bon à savoir : les bébés ayant été exposés in utero au tabagisme de leur mère présenteraient davantage de risques de développer des troubles respiratoires et des bronchiolites.

Bronchite chez l'enfant : la bronchite aiguë

Chez le bébé, la bronchite aiguë est assimilable à une bronchiolite. Chez l'enfant et l'adulte en revanche, les symptômes principaux sont :

  • une toux sèche devenant progressivement grasse ;
  • des expectorations plus ou moins importantes, de couleur et de texture variables ;
  • des difficultés respiratoires souvent modérées ;
  • une fièvre peu élevée.

La bronchite aiguë, majoritairement d'origine virale, est une pathologie très fréquente en hiver chez l'enfant. Elle est très contagieuse et le respect de quelques règles d'hygiène (lavage des mains, mouchoirs jetables) et éviter les lieux où les virus circulent beaucoup (supermarchés ou transports en commun) permet de limiter la contagion et la propagation de la maladie.

La toux est un phénomène naturel qui permet d'éliminer les sécrétions bronchiques produites en excès. Elle disparaît naturellement en 2 à 3 semaines. Cependant, la toux peut être source de perturbations pour l'enfant :

  • un stress lié aux quintes de toux ;
  • un sommeil perturbé ;
  • des vomissements induits par la toux ;
  • une fatigue gênant les activités scolaires et les activités sportives.

Soigner une bronchite aiguë chez l'enfant

Dans la plupart des cas, la bronchite guérit spontanément en quelques jours à quelques semaines. La prise en charge médicale et un traitement médicamenteux ne sont donc pas systématiques chez l'enfant en bonne santé. En effet, les fluidifiants bronchiques et les antitussifs sont peu efficaces ou inefficaces. Idem pour les antibiotiques qui sont inutiles et inefficaces sur la bronchite aiguë virale. Cependant, la prise de paracétamol permet de soulager les douleurs et la fièvre et l'homéopathie soulage les symptômes de la bronchite.

Bon à savoir : de nombreux médicaments en vente libre sont déconseillés ou contre-indiqués chez les enfants. Il est impératif de demander conseil à un professionnel de santé (médecin, pharmacien) avant d'administrer ces médicaments à l'enfant.

Toutes les huiles essentielles sont contre-indiquées avant l'âge de 7 ans, et certaines huiles essentielles avant l'âge de 12 ans. Un avis médical est recommandé avant l'utilisation d'huiles essentielles chez l'enfant, même en diffusion atmosphérique. En revanche, la phytothérapie peut être utilisée.

Les risques de complications de la bronchite aiguë chez l'enfant

La bronchite aiguë peut présenter des risques de complications chez les enfants fragiles, les nourrissons (moins de deux mois) ou présentant des facteurs de risque :

  • les enfants atteints d'une maladie respiratoire (asthme, mucoviscidose) ;
  • les enfants atteints d'autres maladies chroniques ;
  • les enfants souffrant de nombreuses récidives d'infections de la sphère ORL et/ou d'infections respiratoires.

Une consultation médicale est alors recommandée pour évaluer l'intérêt d'un traitement médicamenteux.

Bon à savoir : en cas d’apparition des premiers symptômes de bronchiolite (toux, fièvre, obstruction nasale et gêne respiratoire), « seuls les enfants de moins de deux mois doivent consulter les urgences », rappelle la Société française de pédiatrie.

De manière générale, les enfants sont plus fragiles que les adultes et le risque de complications de la bronchite aiguë est accru chez les enfants, même en bonne santé, en :

En cas de doute, il est préférable de consulter un médecin pour s'assurer du diagnostic de bronchite aiguë.

De même, si les symptômes persistent au-delà de 3 semaines, s'aggravent subitement après quelques jours ou si de nouveaux symptômes apparaissent, il est nécessaire de consulter un médecin pour vérifier :

  • l'absence d'une surinfection bactérienne ;
  • l'absence de complications de la bronchite aiguë (pneumopathie) ;
  • l'absence de la coqueluche chez les enfants non vaccinés.

Récidive de la bronchite chez l'enfant : la bronchite chronique

Chez l'enfant atteint d'une pathologie respiratoire

Chez l'enfant asthmatique, la bronchite aiguë virale se présente souvent sous la forme d'une bronchite spastique, caractéristique de la crise d'asthme. Cette forme particulière de bronchite associe les symptômes classiques de la bronchite aiguë à un symptôme spécifique de l'asthme : le bronchospasme.

L'enfant asthmatique présente un risque accru de présenter plusieurs épisodes de bronchite aiguë au cours de l'hiver, associés à des crises d'asthme. La bronchite a alors tendance à devenir récidivante voire chronique, et l'asthme peut s'aggraver. Le traitement de l'asthme (traitement de la crise et traitement de fond) doit permettre de réduire les récidives de bronchite au cours de la période hivernale.

Bon à savoir : une bronchite spastique récidivante peut être à l'origine de la découverte de l'asthme chez un enfant.

Le même type de bronchite chronique s'observe chez l'enfant atteint de mucoviscidose, avec un risque très important de complications potentiellement graves. La prise en charge médicale de chaque épisode de bronchite est cruciale chez ces enfants. Cette prise en charge s'accompagne généralement d'un traitement antibiotique, le risque de surinfection bactérienne étant majeur en cas de mucoviscidose.

La bronchite persistante chez l'enfant

Certains enfants, ne souffrant pas de pathologies respiratoires chroniques, présentent une bronchite chronique, définie par une toux persistante sur une période de 4 à 8 semaines associée ou non à une atteinte respiratoire importante.

La cause de cette bronchite récidivante doit être recherchée par différents examens :

  • Une radiographie thoracique est systématiquement prescrite, à la recherche de :
    • l'aspiration d'un corps étranger, notamment chez les enfants de moins de 3 ans,
    • un foyer infectieux pulmonaire par exemple de tuberculose, qui nécessite une antibiothérapie spécifique,
    • des malformations de l'arbre respiratoire.
  • Des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) peuvent être réalisées à partir de l'âge de 6 ans.
  • Des tests allergiques (cutanés et/ou sanguins) sont prescrits chez les enfants dès 3 ans.
  • L'existence d'un reflux gastro-œsophagien sévère et non traité doit être écartée. 
  • Le scanner ou tomodensitométrie sont prescrits pour rechercher une possible pneumopathie associée.
  • Le diagnostic de la coqueluche doit être évalué, si l'enfant n'a pas été vacciné (vaccin combiné à la vaccination DTP - Diphtérie Tétanos Poliomyélite). En cas de coqueluche, un traitement antibiotique est indispensable.

La bronchite bactérienne persistante débute souvent à la suite d'une bronchite virale et touche préférentiellement les enfants avant l'âge de 5 ans. Les bactéries le plus souvent impliquées sont Hæmophilus influenzæ, Streptococcus pneumoniæ et Moraxella catarrhalis. La persistance d'une bronchite bactérienne est souvent en lien avec :

  • Un mauvais fonctionnement muco-ciliaire au niveau des bronches : les expectorations y restent bloquées et facilitent l'infection bactérienne.
  • Un déficit immunitaire de l'enfant explique aussi souvent cette pathologie.

Un traitement antibiotique de longue durée (14 jours) est nécessaire pour endiguer l'infection. Cette bronchite bactérienne prolongée doit être prise en charge rapidement pour éviter les récidives et surtout prévenir l'évolution vers la bronchectasie.

Bon à savoir : le vaccin contre la coqueluche, l'Haemophilus influenzae et le pneumocoque est obligatoire chez les nourrissons. Même si aucune sanction n'est prévue pour les parents d'un enfant non-vacciné (visible sur son carnet de santé), celui-ci ne sera pas admis en collectivité (crèche, école centre de loisirs, etc.). Le maintien de l'enfant en collectivité est désormais subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). De plus, le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019).

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