Prévention de la bronchiolite

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La bronchiolite aiguë du nourrisson représente un véritable problème de santé publique. Elle est très contagieuse et crée chaque année de véritables épidémies. La prévention de la bronchiolite est donc fondamentale et vise deux objectifs :
  • Limiter la transmission des virus pour limiter l'ampleur des épidémies.
  • Réduire au maximum la transmission aux nourrissons les plus fragiles, notamment grâce à la prophylaxie.

Prévention bronchiolite : la transmission en période épidémique

Des mesures communes d'hygiène

Limiter la transmission du virus de la bronchiolite passe avant tout par des mesures générales d'hygiène, dans les familles comme dans les cabinets médicaux et les établissements de santé :

  • Le lavage des mains à l'eau et au savon. Cette mesure est indispensable pour établir une protection efficace. Les familles et les soignants doivent être sensibilisés à cette mesure simple mais cruciale. Les antiseptiques hydroalcooliques sont une alternative possible, notamment en l'absence d'eau.
  • La décontamination des objets et des surfaces est également importante. En collectivité, le sol, le lit et tous les objets en contact avec l'enfant doivent être quotidiennement désinfectés. Le matériel médical (stéthoscope, table d'examen, pèse-bébé) doit être désinfecté entre chaque patient. Il est souhaitable de limiter les jouets en peluche.

Bon à savoir : en 2020, où le confinement et les gestes barrières liés à la pandémie de Covid étaient uniformément adoptés les cas ont été beaucoup moins nombreux.

Des conseils de prudence aux familles

Un certain nombre de conseils peuvent être prodigués aux familles pour enrayer la progression de l'épidémie :

  • Ne pas emmener les nourrissons dans des lieux enfumés ou des lieux publics très fréquentés (centres commerciaux, transports en commun).
  • Ne pas échanger biberons, tétines, couverts entre les enfants sans nettoyage préalable.
  • Éviter d'embrasser les enfants sur le visage en cas de rhume et préserver l'enfant de tout contact direct ou indirect inutile avec une personne malade.
  • Aérer quotidiennement (les virus se diffusent beaucoup moins rapidement lorsqu’on aère régulièrement son appartement ou sa maison) et maintenir la chambre de l'enfant à une température de 19 °C.
  • Laver les mains et changer les vêtements des frères et sœurs revenant de collectivités.
  • Retarder la mise en collectivité le plus possible, ainsi que les lieux publics.
  • Porter un masque chirurgical peut être utile.

Des actions de santé pour protéger les plus fragiles

Le personnel soignant peut mettre en place des actions de santé pour limiter la survenue de formes graves de bronchiolite :

  • Promouvoir l'allaitement maternel jusqu'aux six mois de l'enfant.
  • Apprendre aux familles le lavage de nez avec du sérum physiologique (cette technique est reprise en dessins par la HAS).
  • Informer sur l'évolution naturelle de la bronchiolite et sur l'importance de consulter le médecin traitant ou le pédiatre plutôt que d'aller directement aux urgences. En cas d’apparition des premiers symptômes de bronchiolite (toux, fièvre, obstruction nasale et gêne respiratoire), « seuls les enfants de moins de deux mois doivent consulter les urgences », rappelle la Société française de pédiatrie dans un communiqué.

Un vaccin contre le VRS ?

Le virus respiratoire syncitial (VRS) est le principal virus responsable de la bronchiolite. À ce jour, il n'existe pas de vaccin contre ce virus. Des études cliniques sont menées pour tenter de mettre au point un vaccin contre le VRS.

Bon à savoir : des immunoglobulines (molécules d'adhérence possédant une activité anticorps) dirigées contre le VRS ont été testées par voie intraveineuse et se sont révélées efficaces sur la survenue d'une infection par le VRS et sur sa gravité, avec une diminution du nombre et de la durée des hospitalisations. Toutefois, ces immunoglobulines ne sont pas commercialisées en France.

Si des vaccins voient le jour dans les prochaines années, ils viendraient en complément, pas en concurrence des anticorps monoclonaux que sont le palivizumab (recommandé pour les enfants à haut risque) et le nirsévimab.

Prophylaxie contre le virus respiratoire syncitial (VRS)

Le vaccin contre la bronchiolite

Il existe une prophylaxie contre le VRS, Synagis®, disponible en France depuis 2000.

Le Synagis® renferme une protéine appelée palivizumab, qui est un anticorps monoclonal humanisé, qui reconnaît spécifiquement une protéine du VRS (sérotypes A et B). Lorsque le palivizumab se fixe sur la protéine du VRS, le virus ne peut plus infecter une cellule humaine. L'activité virale est ainsi neutralisée.

Synagis® est un médicament coûteux. Son utilisation est réservée aux nourrissons fragiles, ayant un risque accru de développer une forme grave de bronchiolite :

  • enfants nés prématurément avant 35 semaines d'aménorrhée et ayant moins de 6 mois au début de la période d'épidémie de bronchiolite ;
  • enfants de moins de 2 ans atteints d'une pathologie cardiaque ou pulmonaire (dysplasie bronchopulmonaire) grave.

Administration et effets du palivizumab

Le Synagis® est administré par voie intramusculaire, au niveau de la cuisse. Les injections ont lieu juste avant le début de la période épidémique, puis une fois par mois pendant toute la durée de la phase d'épidémie de bronchiolite.

Si un enfant traité par Synagis® est hospitalisé avec une bronchiolite à VRS, les injections mensuelles seront poursuivies pendant toute l'épidémie de bronchiolite, pour éviter le risque d'une nouvelle hospitalisation.

Les effets indésirables du Synagis®
Fréquence Symptômes
Très fréquents (au moins un patient sur 10)
  • Éruption cutanée
  • Fièvre
Fréquents (1 à 10 patients sur 100)
  • Douleur, rougeur ou gonflement au niveau du site d'injection
  • Pause respiratoire ou autres difficultés respiratoires
Peu fréquents (moins d'un patient sur 100)
  • Convulsions
  • Urticaire
Rares et nécessitant une prise en charge médicale en urgence
  • Réactions allergiques sévères
  • Ecchymoses inhabituelles ou groupe de minuscules taches rouges cutanées

Bon à savoir : la prophylaxie par Synagis® diminue la fréquence des hospitalisations des nourrissons fragiles. Cependant, cette prophylaxie est spécifique du VRS : elle ne protège donc pas les nourrissons des bronchiolites dues à d'autres virus que le VRS.

Le nirsévimab

Un autre anticorps monoclonal qui fonctionne sur le même principe que le palivizumab, le nirsévimab, est indiqué pour les nourrissons de moins de 6 mois entre octobre et mars (une seule injection intramusculaire dans la cuissepour 6 mois de protection, sans qu'il s'agisse d'un vaccin pour autant). Le nirsévimab est utilisé dans la prévention des infections à virus respiratoire syncytial chez tous les nourrissons sans facteur de risque de forme grave.

Il permet de réduire de 83 % les hospitalisations de nourrissons de moins de 12 mois infectés par le VRS et permet une diminution de 58 % de l’incidence des hospitalisations dues à des infections des voies respiratoires inférieures, toutes causes confondues.

Source : communiqué de Sanofi (qui a développé ce traitement avec AstraZeneca), 12 mai 2023.

Comme le Conseil national de pédiatrie (CNP) l'avait recommandé, le nirsévimab est préconisé chez « les nourrissons nés à partir du 15 septembre 2023 (date de mise à disposition du médicament)  avant leur sortie de maternité ». Quant à l'immunisation en ville (pour les enfants nés à partir du 6 février 2023), une prescription par le médecin qui suit l'enfant est nécessaire.

Ainsi, le nirsévimab a reçu un avis favorable au remboursement par la commission de transparence de la HAS (Haute Autorité de santé). Il sera pris en charge à 100 % et sans avance de frais.

Homéopathie pour éviter les récidives

Plusieurs médicaments homéopathiques en 15 CH sont intéressants pour éviter les récidives de bronchiolites. Ils sont à prendre à raison d'une dose une à deux fois par mois et à adapter en fonction des caractéristiques de la bronchiolite :

  • en cas d'affections ORL à répétition avec tendance aux bronchites et aux otites : Aviaire ;
  • en cas d'alternance de bronchites asthmatiformes, otites, gastro-entérites et eczéma : Arseicum album ;
  • en cas de bronchiolites graves d'emblée et évoluant vers une inflammatoire ou une infection pulmonaire avec une toux persistante : Phosphorus ;
  • en cas de rhinopharyngites à répétition avec une peau sèche chez un enfant de faible poids : Natrum muriaticum ;
  • en cas de toux nocturne persistante et d'expectoration traînante : Pulsatilla, Phosphorus et Aviaire ;
  • en cas d'infections virales à répétition et d'adénopathies : Sulfur iodatum ;
  • en cas d'infections à répétition, de transpiration de la tête et des pieds, d'amaigrissement et d'adénopathie cervicale : Silicea.

Bon à savoir : il est aussi possible, une demi-heure avant les séances de kiné respiratoire, d'appliquer sur le thorax 8 gouttes d'un complexe d'aromathérapie contenant les huiles essentielles d’hysope (Hyssopus off ssp decumbens : 4 ml), de bois de rose (2 ml), de tanaisie annuelle (1 ml), de khella (Ammi visnaga : 0,5 ml), d’inule odorante (Inula graveolens : 0,5 ml) et 30 ml d'huile d'amande douce. Cette application peut être renouvelée 6 fois par jour, avant chaque lavage de nez.

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