Vaccin contre la bronchite chronique

Sommaire

Vaccin bras gros plan Remains / Getty

Le patient atteint de bronchite chronique, quelle que soit l'origine de la bronchite chronique, est plus sensible aux infections hivernales touchant les voies aériennes supérieures et inférieures (grippe, sinusite, rhino-pharyngite, rhume, bronchite, pneumopathie, pneumonie, etc.). De plus, ces infections risquent de présenter davantage de complications que chez un sujet en bonne santé.

Dans la prise en charge de la bronchite chronique, la prévention des épisodes infectieux par la vaccination est primordiale pour :

  • limiter le risque de complications de ces infections ;
  • éviter l'aggravation de la bronchite chronique ;
  • ralentir l'évolution de la bronchite chronique vers l'emphysème pulmonaire et l'insuffisance respiratoire chronique.

Les objectifs de la vaccination en cas de bronchite chronique

La prévention vaccinale chez le patient atteint de bronchite chronique répond à plusieurs objectifs :

  • prévenir et limiter le nombre d'exacerbations de bronchite ;
  • prévenir et limiter d'autres maladies respiratoires ou ORL susceptibles d'entraîner des complications potentiellement graves ;
  • limiter l'évolution de la bronchite chronique.

Les deux principaux vaccins recommandés chez le patient atteint de bronchite chronique sont :

  • le vaccin contre la grippe saisonnière ;
  • le vaccin contre les infections graves à pneumocoque.

D'autres vaccins peuvent être indiqués au cas par cas, en fonction de la pathologie à l'origine de la bronchite chronique ou de l'état de santé particulier du patient.

Pour faciliter la vaccination, la compétence des infirmiers, pharmaciens (sur présentation d'une ordonnance et s'ils ont suivi la formation nécessaire) et sages-femmes a été étendue en matière de vaccination et de prescription de vaccins par le décret n° 2022-610 du 21 avril 2022 et le décret n° 622-611 du 21 avril 2022.

Remarque : cette prévention vaccinale ne protège malheureusement pas les patients contre l'ensemble des agents infectieux responsables de surinfection bronchique, mais elle protège les patients contre deux agents infectieux potentiellement dangereux pour le patient atteint de bronchite chronique.

Le vaccin contre la grippe saisonnière

La grippe chez le bronchitique chronique

La grippe est une infection virale responsable d'épidémies hivernales (d'octobre à mars). Cette maladie le plus souvent bénigne peut être à l'origine de complications parfois mortelles chez les personnes fragiles ou présentant des facteurs de risque, comme les bronchitiques chroniques.

Le patient atteint de bronchite chronique présente d'une part des risques accrus de contracter la grippe saisonnière, et d'autre part des risques renforcés de présenter des complications graves de la grippe :

  • une infection pulmonaire grave (surinfection bactérienne de la grippe) ;
  • une aggravation de la bronchite chronique avec altération de la fonction respiratoire (à cause des symptômes de la grippe).

La prévention vaccinale contre la grippe chez le bronchitique chronique

La vaccination contre la grippe saisonnière est ainsi recommandée tous les ans chez les bronchitiques chroniques et les insuffisants respiratoires (mais aussi pour les personnes de 65 ans et plus). La bronchite chronique doit pour cela être reconnue comme une affection longue durée (ALD) par la Sécurité sociale (protocole de soins). 

La vaccination contre la grippe saisonnière (plusieurs spécialités disponibles chaque année en pharmacie) a lieu chaque année à l'automne (entre septembre et décembre) par une seule injection intramusculaire.

Bon à savoir : le vaccin ne présente aucune contre-indication hormis l'allergie aux protéines de l'œuf. 

Les effets indésirables sont peu nombreux et le plus souvent bénins :

  • une réaction douloureuse avec induration au point d'injection ;
  • des maux de tête ;
  • une fatigue anormale voire un malaise ;
  • une fièvre modérée ;
  • des douleurs musculaires ou articulaires ;
  • de manière exceptionnelle, des fourmillements, une éruption cutanée, une réaction allergique.

Ce vaccin confère en moyenne une protection de 70 % contre la grippe hivernale. Il ne s'agit toutefois que d'une estimation puisqu'un nouveau vaccin doit être confectionné chaque année et que son efficacité n'est jamais garantie. Ainsi, en ce qui concerne la grippe 2018-2019 l’efficacité vaccinale chez l’ensemble des personnes à risque est très faible puisqu'elle ne serait que de 59 % contre le virus A(H1N1)pdm09 et de 19 % seulement le virus A(H3N2), la souche prédominante (source : Santé publique France, 6 février 2019).

Par ailleurs, si l'on en croit une étude américaine, la vaccination antigrippale verrait son efficacité diminuer avec le temps au cours d’une saison. Ainsi, le risque de présenter un test influenza positif augmenterait de 16 % tous les 28 jours écoulés depuis la vaccination.

Reste que pour les patients atteints de bronchite chronique, la vaccination antigrippale est intégralement prise en charge par la Sécurité sociale. Le patient reçoit chaque année au début de l'automne un formulaire spécifique qui lui permet de retirer gratuitement le vaccin à la pharmacie, et de faire réaliser l'injection dans un cabinet infirmier ou médical (mais également directement chez le pharmacien à partir de l'automne 2019).

Bon à savoir : si vous êtes éligible mais que vous n'avez pas pu être identifié et invité par l'Assurance Maladie, votre médecin, votre sage-femme ou votre pharmacien pourront vous délivrer un bon de prise en charge vous permettant d'obtenir gratuitement le vaccin.

À savoir : dans un avis rendu le 27 septembre 2021, la HAS recommande d'administrer simultanément le vaccin contre la Covid-19 et le vaccin contre la grippe (aucun délai n'est nécessaire entre ces deux vaccinations).

Le vaccin contre les infections à pneumocoque

Les infections à pneumocoque

Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniæ) est une bactérie responsable de multiples infections des voies aériennes supérieures et inférieures. Chez le sujet atteint de bronchite chronique, cette bactérie peut être à l'origine d'exacerbations de bronchite, mais aussi de pneumopathies. L'infection par cette bactérie peut provoquer une aggravation irréversible de la bronchite chronique.

Il existe un vaccin dirigé contre les 23 sérotypes (variétés) de pneumocoque les plus fréquents (sérotypes 1, 2, 3, 4, 5, 6B, 7F, 8, 9N, 9V, 10A, 11A, 12F, 14, 15B, 17F, 18C, 19A, 19F, 20, 22F, 23F et 33F), appelé le Pneumo 23™.

La prévention des infections à pneumocoque chez le bronchitique chronique

La vaccination par le Pneumo 23™ est recommandée tous les 5 ans pour les patients atteints de bronchite chronique et les insuffisants respiratoires. D'autres spécialités vaccinales existent (Prevenar 13®). Elles ne sont pas destinées aux patients atteints de bronchite chronique, mais de façon plus globale aux infections invasives à pneumocoque (IIP). Selon les dernières recommandations, les personnes âgées de plus de 65 ans doivent être vaccinées contre le pneumocoque si elles sont à risque de développer une IPP.

Le vaccin contre le pneumocoque (Prevenar 13®) fait partie des 11 vaccins obligatoires*.

À noter : aucune sanction n'est prévue pour les parents d'un enfant non-vacciné mais celui-ci ne sera pas admis en collectivité (crèche, école, centre de loisirs, etc.). Le maintien de l'enfant en collectivité est subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). Les enfants nés avant le 1er janvier 2018 ne sont pas concernés, seul le DTPolio étant exigible pour eux.

Schéma vaccinal

Le calendrier vaccinal 2018 a simplifié les recommandations vaccinales contre les infections à pneumocoque pour les enfants présentant un facteur de risque d'infection pulmonaire :

  • Prématurés et nourrissons : une dose de vaccin conjugué 13-valent à 2 mois (8 semaines), 3 et 4 mois avec un rappel à l’âge de 11 mois.
  • Enfants ayant entre 2 et 5 ans (59 mois maximum) :
    • non vaccinés antérieurement avec le vaccin conjugué 13-valent : deux doses de vaccin conjugué 13-valent à deux mois d’intervalle, suivies d’une dose de vaccin non conjugué 23-valent au moins deux mois après la deuxième dose de vaccin 13-valent ;
    • vaccinés avant l’âge de 24 mois avec le vaccin conjugué 13-valent : une dose de vaccin non conjugué 23-valent.
  • Enfants âgés de 5 ans et plus :
    • non vaccinées antérieurement : VPC13 (Prevenar 13®) puis VPP23 (Pneumo 23™) 8 semaines plus tard ;
    • vaccinées antérieurement :
      • avec la séquence VPC13-VPP23 : VPP23 avec un délai d’au moins 5 ans après le dernier VPP23 ;
      • vaccinées depuis plus de 1 an avec le VPP23 : VPC13 puis revaccination par VPP23 avec un délai d'au moins 5 ans après le dernier VPP23.

La vaccination peut avoir lieu par une injection intramusculaire ou sous-cutanée à n'importe quelle période de l'année. Il est cependant préférable que le patient ne présente pas d'infection ORL ou respiratoire au moment de la vaccination.

Les effets indésirables du vaccin Pneumo 23™ sont pour la plupart bénins et assez rares :

  • des réactions allergiques, une éruption cutanée ;
  • une fièvre ;
  • une réaction locale au point d'injection (douleur, rougeur, induration) ;
  • des maux de tête ;
  • une fatigue anormale ;
  • une augmentation de la taille des ganglions ;
  • des douleurs musculaires ou articulaires.

Bon à savoir : le vaccin Pneumo 23™ est intégralement pris en charge par la Sécurité sociale pour les patients atteints de bronchite chronique. La bronchite chronique doit pour cela être reconnue comme une affection longue durée par la Sécurité sociale (protocole de soins).

Ce vaccin est le seul vaccin qui protège le bronchitique chronique contre un agent infectieux responsable d'exacerbation de bronchite. Le taux moyen de protection contre le pneumocoque est de 85 %.

Cependant, le patient n'est pas protégé contre les autres agents infectieux responsables d'exacerbations. Même chez un patient vacciné avec le Pneumo 23™, toute infection des voies aériennes basses chez un bronchitique chronique doit faire l'objet d'une prise en charge.

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