La bronchite est une inflammation des bronches. L'inflammation, encore appelée réaction inflammatoire, est un mécanisme immunitaire inné de l'organisme en réponse à une agression. Elle peut concerner l'ensemble des organes et des tissus du corps humain, dont les bronches.
Quelle que soit la localisation de l'inflammation, la réaction inflammatoire est un phénomène complexe, avec des caractéristiques et des mécanismes communs.
Classiquement, l'inflammation est divisée en deux grandes catégories :
- l'inflammation aiguë dans le cas de la bronchite aiguë ou de l'exacerbation de bronchite chronique ;
- l'inflammation chronique dans le cas de la bronchite chronique.
Qu'est-ce que l'inflammation ?
La réaction inflammatoire
L'inflammation mobilise des tissus, des cellules, des vaisseaux et de nombreuses molécules appelées des médiateurs chimiques pro-inflammatoires (favorisant l'inflammation) ou anti-inflammatoires (luttant contre l'inflammation).
Selon l'organe et l'origine de l'inflammation, l'intensité et la durée de la réaction inflammatoire varient, de même que l'aspect des lésions. La réaction inflammatoire entraîne :
- d'une part, une réaction de tout l'organisme appelée le syndrome inflammatoire qui correspond à la fièvre et à l'altération de l'état général (fatigue, malaise, nausées, vertiges) ;
- d'autre part, une inflammation locale au site de l'agression.
La réaction inflammatoire est un processus dynamique qui peut se décomposer en plusieurs phases :
- la réaction vasculo-exsudative ;
- la réaction cellulaire ;
- la détersion ;
- la réparation et la cicatrisation.
Les 4 phases de la réaction inflammatoire
La réaction vasculo-exsudative se traduit par les 4 signes d'une inflammation aiguë (rougeur, chaleur, douleur et gonflement). Elle met en œuvre 3 principaux phénomènes :
- La congestion active est une vasodilatation des vaisseaux dans la zone de l'agression.
- L'œdème inflammatoire résulte du gonflement des tissus par l'exsudation (infiltration de liquide) induite par les molécules pro-inflammatoires. Ce gonflement peut comprimer des terminaisons nerveuses provoquant des douleurs.
- La diapédèse leucocytaire correspond à la migration des globules blancs (polynucléaires, monocytes puis lymphocytes) du sang vers le lieu de l'inflammation.
Bon à savoir : La réaction cellulaire correspond à la formation du granulome inflammatoire, ou tissu de granulation inflammatoire, ou bourgeon charnu. Ce granulome inflammatoire contient différentes variétés de globules blancs, de cellules et de vaisseaux sanguins.
La détersion est contemporaine de la réaction cellulaire. Les tissus nécrosés par l'agression et/ou l'inflammation sont progressivement éliminés par les globules blancs.
À noter : Si cette étape ne s'effectue pas normalement ou complètement, l'inflammation aiguë peut évoluer en inflammation chronique.
La phase terminale de réparation et de cicatrisation succède à une détersion complète, en donnant lieu à :
- Une cicatrice en cas de lésions importantes ou d'agression sur un tissu incapable de régénération cellulaire. La cicatrice est formée d'un tissu fibreux (tissu cicatriciel non fonctionnel) remplaçant définitivement les tissus fonctionnels, lésés et détruits. La cicatrice évolue souvent sur plusieurs mois.
- Une réparation totale du tissu sans séquelles, lorsque les lésions sont minimes et brèves sur un tissu capable de régénération cellulaire. Les cellules détruites sont progressivement remplacées grâce à la multiplication des cellules saines adjacentes au site de l'agression.
L'inflammation aiguë des bronches
L'inflammation aiguë est la réponse immédiate de l'organisme à une agression. Cette réponse apparaît brutalement et reste de courte durée (quelques jours à quelques semaines).
Au cours de l'inflammation aiguë, tous les mécanismes de la réaction inflammatoire sont mis en jeu, avec une réaction vasculo-exsudative souvent très marquée. L'inflammation aiguë guérit spontanément ou grâce à un traitement. La guérison est le plus souvent totale, mais l'inflammation peut laisser des séquelles si la destruction des tissus est très importante.
La bronchite aiguë est la réaction inflammatoire aiguë résultant d'une infection bronchique par un virus (cas le plus fréquent) ou une bactérie. L'agent infectieux en cause provient généralement des voies aériennes supérieures. Les agents infectieux attaquent la paroi bronchique, ce qui provoque :
- une destruction importante des cellules de l'épithélium bronchique ;
- une hypersécrétion de la muqueuse bronchique ;
- un œdème inflammatoire ;
- une obstruction des bronchioles.
Ces phénomènes sont à l'origine des symptômes observés dans la bronchite aiguë (toux sèche devenant progressivement grasse, fièvre modérée, expectorations plus ou moins importantes, gêne respiratoire).
Dans la très grande majorité des cas, l'épithélium bronchique est totalement réparé à la fin de la bronchite aiguë (2 à 3 semaines après l'infection), car l'épithélium bronchique est capable de régénération cellulaire.
Bon à savoir : chez les personnes fragiles (bébés et jeunes enfants, femmes enceintes, personnes âgées) ou chez les personnes à risques (bronchitique chronique, patient atteint de maladies pulmonaires ou d'autres maladies graves), il existe un risque accru de surinfection bronchique, car les systèmes de défense anti-inflammatoires sont inhibés par les virus.
L'inflammation chronique des bronches
La bronchite chronique résulte d'un processus inflammatoire chronique, dont l'origine est :
- inconnue dans certains cas ;
- une maladie congénitale (exemple de la mucoviscidose) ;
- une exposition à des allergènes (exemple de l'asthme) ;
- une exposition à des agents irritants ou toxiques (exemple de la BPCO).
L'inflammation chronique est une inflammation aiguë qui n'évolue pas spontanément vers la guérison mais qui persiste ou s'aggrave sur plusieurs mois ou plusieurs années. L'inflammation chronique survient dans différents contextes :
- L'inflammation aiguë peut devenir chronique lorsque l'agent infectieux responsable d'une bronchite aiguë persiste dans la paroi bronchique (cas d'une bronchite bactérienne non soignée).
- L'inflammation aiguë devient chronique lorsqu'une bronchite aiguë récidive de manière répétée, en provoquant à chaque bronchite des lésions bronchiques plus ou moins bien réparées (bronchites récidivantes).
- L'inflammation est d'emblée chronique (cas des maladies auto-immunes ou des troubles graves de l'immunité).
La réaction inflammatoire chronique présente des mécanismes caractéristiques, différents de la réaction inflammatoire aiguë :
- Une absence de réaction vasculo-exsudative sauf lors des exacerbations de bronchite chronique (poussées inflammatoires aiguës).
- Le granulome inflammatoire chronique contient des cellules différentes du granulome inflammatoire aigu. Le granulome peut prendre des formes très particulières, en relation avec les actions des différentes variétés de globules blancs.
- La fibrose pulmonaire (= remplacement de tissu sain par un tissu cicatriciel non fonctionnel) se développe progressivement. Cette fibrose participe à l'évolution de la bronchite chronique vers l'insuffisance respiratoire chronique.
L'inflammation chronique des bronches provoque in fine une hyper-réactivité bronchique, caractéristique de maladies respiratoires telles que l'asthme ou la BPCO. Cette hyper-réactivité fragilise le patient qui devient plus sensible aux infections bronchiques et aux exacerbations de bronchite chronique.
Le traitement médicamenteux de l'inflammation
L'inflammation des bronches peut être traitée par des médicaments spécifiques, des anti-inflammatoires, qui luttent contre les réactions inflammatoires, aiguës et chroniques :
- L'aspirine ;
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Ibuprofène et dérivés ;
- Les corticoïdes.
En règle générale, la bronchite aiguë ne nécessite pas de traitement anti-inflammatoire, sauf en cas de forme sévère ou de complications.
Remarque : l'aspirine ou les AINS sont également des médicaments antalgiques (contre la douleur) et antipyrétiques (contre la fièvre), qui peuvent être utilisés dans la bronchite aiguë pour soulager le patient des douleurs et de la fièvre. À noter toutefois que ces médicaments, bien que disponibles sans ordonnance, ne sont pas dénués d'effets secondaires, raison pour laquelle à partir de janvier 2020 ils ne seront plus accessibles en libre accès dans les pharmacies mais placés derrière les comptoirs des pharmaciens.
En revanche, les anti-inflammatoires peuvent être prescrits, ponctuellement lors des exacerbations de bronchite chronique, ou au long cours contre la bronchite chronique. Les médicaments choisis dans ce contexte sont les corticoïdes.
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Symptômes et diagnostic de la bronchite
Sommaire
- Diagnostiquer une bronchite
- Complications d'une bronchite
- Limiter la contagion