Lavage broncho-alvéolaire (LBA)

Sommaire

Lavage bronche patient Thomas Northcut / Getty

 

Le lavage broncho-alvéolaire, couramment noté LBA, est pratiqué au cours de la bronchoscopie (ou endoscopie bronchique), examen réalisé au moyen d'un endoscope (= tube souple de 6 mm de diamètre relié à une caméra) permettant au médecin de procéder également à des biopsies bronchiques. Il précède d'ailleurs à leur réalisation si elles sont nécessaires.

Le LBA consiste à instiller du sérum physiologique au niveau des bronches, puis à le ré-aspirer pour l'analyser au laboratoire. L'analyse du liquide récupéré permet d'établir le diagnostic de nombreuses pathologies pulmonaires, aiguës ou chroniques.

Indications du lavage broncho-alvéolaire (LBA)

Le lavage broncho-alvéolaire permet d'obtenir une image de la composition de l'espace alvéolaire, qui peut contenir des agents infectieux ou des particules de l'environnement et permet d'évaluer la flore alvéolaire, qui est modifiée chez les patients atteints de certaines pathologies (BPCO, asthme).

Le LBA est un outil intéressant pour établir le diagnostic de nombreuses pathologies touchant les poumons :

  • des pathologies infectieuses :
  • des pathologies non infectieuses :
    • les pneumopathies de différentes origines :
      • les pneumopathies interstitielles diffuses ;
      • la bronchiolite oblitérante à pneumonie organisée (BOOP) ou pneumopathie organisée cryptogénique ;
      • la pneumopathie d'hypersensibilité ou alvéolite allergique extrinsèque (suite à l'inhalation d'antigènes) ;
      • la pneumopathie médicamenteuse (effet toxique ou immunologique de certains médicaments comme le méthotrexate (immunosuppresseur) ou l'amiodarone (médicament contre les troubles cardiaques)).
    • l'histiocytose (maladie donnant des atteintes hématologiques et pulmonaires, touchant surtout les enfants) ;
    • la sarcoïdose (maladie inflammatoire de cause inconnue pouvant toucher plusieurs organes dont les poumons, les ganglions lymphatiques et responsable de troubles cardiaques sur le long terme) ;
    • les maladies professionnelles liées à l'exposition à différents toxiques :
      • l'asbestose pour l'amiante ;
      • la bérylliose pour le béryllium ;
      • la silicose pour la silice.

Déroulement du LBA

La préparation du patient

Il est indispensable d'être à jeun depuis plus de 6 heures. Il est fortement recommandé de ne pas fumer dans les 48 heures précédant le LBA et dans les heures qui suivent l'examen. Il est important de rester calme et détendu pour faciliter l'examen.

Le LBA n'a pas de contre-indication absolue, mais quelques précautions sont nécessaires dans certaines circonstances :

  • Les patients suivant un traitement par des médicaments anticoagulants et/ou anti-agrégants doivent stopper transitoirement leur traitement avant l'examen pour éviter les risques de saignements.
  • Il est important de signaler les allergies, notamment aux produits anesthésiques.
  • Toute maladie chronique (respiratoire, cardiaque, hématologique) doit être indiquée au médecin.

L'examen

L'examen n'est pas douloureux et dure environ 30 minutes. L'endoscopie se déroule ainsi :

  • Un sédatif est injecté pour relaxer le patient.
  • La gorge et les bronches sont anesthésiées localement par un spray anesthésiant, pour éviter une toux réflexe au moment du passage de l'endoscope.

À noter : Chez le patient intubé, l'anesthésie est générale.

  • L'endoscope est introduit et le médecin peut observer les poumons.
  • Le LBA est réalisé par instillation de sérum physiologique stérile en quantité variable (de 50 à 100 ml). Le liquide est immédiatement aspiré grâce à un système d'aspiration. Cette opération est répétée 2 à 3 fois.
  • Après réalisation des biopsies éventuelles, l'endoscope est retiré.

Durant toute la durée de l'examen, la saturation en oxygène du patient est surveillée.

Après l'examen

Un certain nombre de précautions et de conseils sont prodigués à l'issue du LBA :

  • Attendre au moins 30 minutes pour que les effets du sédatif disparaissent.
  • Rester à jeun pendant au moins 1 heure pour éviter les fausses routes liées à l'anesthésie locale.
  • Ne pas conduire pendant 24 heures (un proche doit accompagner le patient pour le retour à domicile).
  • Éviter les efforts physiques importants pendant 24 heures.

Les effets secondaires du LBA sont peu nombreux et relativement rares :

  • Une légère fièvre peut survenir dans les 24 heures.
  • En général, tout le liquide instillé ne peut pas être récupéré et sera éliminé dans les heures qui suivent par un phénomène de toux réflexe.
  • Rarement, les difficultés respiratoires du patient peuvent s'amplifier et s'accompagner d'un bronchospasme (= contraction brusque et involontaire des muscles lisses bronchiques, rencontré le plus souvent chez les asthmatiques).
  • Du sang peut apparaître dans les crachats, qui disparaît en quelques heures. Cependant, si les crachats sanguinolents sont abondants et répétés, il faut prévenir le médecin. 

Remarque : Le LBA n'entraîne que très rarement des complications, chez des patients atteints de maladies pulmonaires ou d'autres pathologies graves.

Interprétation du LBA et diagnostics

Traitement du liquide prélevé

Le liquide prélevé lors du LBA est envoyé aux laboratoires pour une série d'analyses :

  • des analyses microbiologiques (recherche d'un agent infectieux : bactérie, virus, champignon ou parasite) ;
  • des analyses cytologiques :
    • nombre total de cellules ;
    • proportion des différents types de cellules ;
    • recherche de cellules anormales (cellules cancéreuses) ;
    • recherche de sidérophages (macrophages présentant une surcharge en fer, témoin d'une destruction de globules rouges) avec établissement du score de Golde (utile pour certains diagnostics).
  • d'autres analyses : toxicologiques ; recherche de particules (amiante, silice).

Son analyse

Un LBA normal est incolore, clair et mousseux, contenant moins de 150 000 à 200 000 cellules par ml. La présence de dépôts colorés suggère une contamination du liquide (dépôts jaunes ou blancs) ou la présence d'une hémorragie (dépôts roses à rouges).

Les analyses effectuées sur le LBA apportent des informations cruciales au médecin pour établir le diagnostic de nombreuses pathologies pulmonaires, d'origine infectieuse ou non.

Analyses cytologiques du LBA
Types de cellules Norme (chez le sujet sain non fumeur) Anomalie Diagnostics suggérés
Macrophage 85 %    
Lymphocyte 10-15 % > 25 % Sarcoïdose, bérylliose, pneumopathie d'hypersensibilité, pneumopathie médicamenteuse, pneumopathie interstitielle diffuse
> 50 % Pneumopathie d'hypersensibilité, pneumopathie interstitielle diffuse
Neutrophile < 3 % > 3 % Pneumonie bactérienne, BOOP, asbestose
> 50 % Pneumonie bactérienne
Éosinophile < 1 % > 1 % Asthme, pneumonie parasitaire ou fongique
> 25 % Pneumonie à éosinophiles
Cellules épithéliales 0 % > 5 % Contamination du prélèvement
Cellules bronchiques < 5 %  > 5 % Contamination du prélèvement
Cellules cancéreuses 0 %   Cancer

À noter : En fonction de la pathologie suspectée et des symptômes du patient, le médecin pourra prescrire des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic et définir le traitement adéquat.

Tarifs et remboursements du LBA

Le lavage broncho-alvéolaire étant réalisé au cours d'une bronchoscopie, ces deux examens sont donc facturés conjointement. Les tarifs sont définis par la sécurité sociale dans les hôpitaux, une majoration pouvant être appliquée dans certaines cliniques privées.

Ces examens sont pris en charge à hauteur de 70 % par la sécurité sociale (sur la base du tarif défini par la sécurité sociale). Les 30 % restants sont pris en charge soit par la mutuelle ou assurance complémentaire santé si le patient en possède une, soit par le patient lui-même.

Bon à savoir : Dans le cas des patients ayant une affection longue durée (ALD) pour une pathologie pouvant nécessiter le recours au LBA, le remboursement par la sécurité sociale est de 100 %.

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