
La pleuropneumopathie est une complication grave de la pneumopathie qui s’étend à la plèvre. Elle touche les adultes, mais aussi les enfants, et peut avoir différentes origines. Parfois difficile à distinguer d’une pneumopathie, son diagnostic est indispensable pour mettre en place le traitement adapté et faciliter ainsi la guérison totale des poumons.
Qu’est-ce qu’une pleuropneumopathie ?
Une pleuropneumopathie est une complication grave d’une pneumopathie, associant la pneumopathie à une pleurésie. Une pneumopathie est une affection du parenchyme (tissu) pulmonaire qui peut avoir plusieurs origines :
- une infection (virale, bactérienne, fongique ou parasitaire), appelée pneumonie, qui est le cas le plus fréquent ;
- une allergie ;
- une inflammation ;
- une maladie respiratoire chronique.
Dans la pleuropneumopathie, la maladie se propage des poumons vers la plèvre, où elle provoque un épanchement de liquide. La maladie évolue ensuite en 3 phases :
- Une phase exsudative au cours de laquelle du liquide se retrouve dans l’espace pleural (espace normalement vide entre les 2 couches de la plèvre).
- Une phase fibropurulente durant laquelle des cloisons se forment et créent différentes cavités remplies de liquide dans l’espace pleural.
- Une phase fibreuse qui rend le liquide contenu dans l’espace pleural de plus en plus épais.
À noter : la pleuropneumopathie peut toucher seulement une partie d’un poumon et de la plèvre ou s’étendre à 1 poumon, voire aux 2.
Symptômes de la pleuropneumopathie
L’évolution d’une pneumopathie vers une pleuropneumopathie peut survenir dans plusieurs contextes :
- une pneumopathie chronique ;
- une pneumopathie aiguë diagnostiquée trop tardivement ;
- une pneumopathie aiguë mal soignée (antibiothérapie non adaptée, non respect d'un traitement antibiotique) ;
- un alcoolisme chronique ou un tabagisme (chez des personnes présentant des facteurs de risques tels qu'une maladie respiratoire).
Le COVID-19 (infection à SARS-CoV-2) est un coronavirus qui peut être à l'origine de formes sévères de pneumonies.
La pleuropneumopathie peut toucher les adultes et les enfants à différents âges. Elle associe différents symptômes proches de ceux d’une pneumopathie :
- une fièvre souvent brutale ;
- une toux sèche ou grasse ;
- des troubles respiratoires (respiration altérée ou difficile, bruits respiratoires, crachats) ;
- une douleur thoracique, parfois absente, souvent localisée ;
- des douleurs abdominales ;
- une tachycardie (augmentation du rythme cardiaque) ;
- une altération de l’état de santé général.
Attention : sans traitement et en fonction de son origine, la pleuropneumopathie peut évoluer vers un emphysème pulmonaire ou vers une infection généralisée (septicémie).
Diagnostic et traitement de la pleuropneumopathie
Pleuropneumopathie : le diagnostic
Le diagnostic de la pleuropneumopathie est difficile à déterminer lors d’une auscultation médicale, car les symptômes ne sont pas très spécifiques. Différents examens complémentaires sont indispensables pour confirmer le diagnostic et mettre en place un traitement adapté :
- des analyses sanguines (pour la mise en évidence d’une inflammation, voire d’une infection) ;
- des hémocultures (pour rechercher un éventuel agent pathogène dans le sang) ;
- le prélèvement et l’analyse du liquide de l’espace pleural par une ponction, sauf si la quantité de liquide est très faible ;
- des examens d’imagerie (radiographie thoracique, échographie pleurale, scanner thoracique si besoin) pour localiser l’atteinte pulmonaire.
Pleuropneumopathie : le traitement
Le traitement de la pleuropneumopathie implique un traitement de la cause de la pneumopathie initiale. Le plus souvent, il s’agit d’une infection bactérienne, qui doit être traitée par des antibiotiques pendant plusieurs semaines. Le traitement antibiotique doit être poursuivi jusqu'à la complète guérison pour éviter les rechutes.
Si la quantité de liquide dans l’espace pleural est importante, un drain chirurgical pour éliminer ce liquide pourra être mis en place jusqu'à la guérison. Dans les autres cas, le liquide se résorbe spontanément en quelques jours à quelques semaines.